La blessure de l’injustice

La blessure de l’injustice
 Blessure d'injustice. Crédit photo : James Chow sur Flickr

Crédit photo : James Chow

blessure injustice… La peur d’être ignoré et le besoin d’être reconnu! 😤

Cette blessure fait partie de ce qu’on appelle; les cinq grandes blessures émotionnelles (abandon, rejet, trahison, humiliation, injustice)… Grandes, à cause de l’impact déterminant sur la personnalité et le tempérament d’une personne. La blessure de l’injustice se créer en nous généralement durant la petite enfance, et se renforce au fil des situations et des réactions similaires. Elle provient généralement d’un sentiment d’être ignoré, pas reconnu ou entendu… Ou encore, que nos besoins et nos désirs ne soient pas respectés ou considérés.

Avant d’aller plus loin, il me semble important de préciser quelque chose. Les parents servent de modèles aux enfants. Toutefois, ce modelage agit pour aider l’âme à se rappeler qui elle est et ses potentiels! Donc, même si nous avons pu avoir des modèles imparfaits, il est tout de même possible de reconnecter avec ces potentiels égarés à travers l’éveil spirituel… Qui ne consiste pas d’ajouter des forces supplémentaires à qui nous sommes, mais DE SE RAPPELER DE QUI NOUS SOMMES!

Cette blessure est intimement reliée au chakra du plexus, qui gère notre autonomie et notre mise en action. Et ce qui nous motive à se mettre en action, c’est de combler nos besoins. Il y a donc dans cette blessure une coupure certaine qui se produit vis-à-vis de nos besoins, et où notre volonté à combler nos besoin s’en trouve détournée pour répondre à ceux des autres — Créant ainsi de la tension intérieure qui se manifeste par de la rigidité au niveau des croyances. Tout cela sous-tend la question de la valeur et du mérite, et provoque la peur de ne pas être à la hauteur des attentes des autres, dont papa et maman.

Trop… ou pas assez? 🙄

Cela peut être causé par une réprimande; qui donne à l’enfant le sentiment que la conséquence est disproportionnée par rapport à son intention… ou que ses choix ou ses gestes lui ont fait perdre quelque chose, ou que ce n’était pas suffisant pour obtenir ce qu’il voulait; besoins de base (sécurité, affection, appartenance, autonomie, réussites).

Ou encore, quand l’enfant à l’impression qu’il doit déployer beaucoup d’effort, ou se plier à des exigences pour recevoir de l’amour, de l’affection, ou de la validation. Cela peut lui donner l’impression qu’il n’a pas le droit de faire les choses à sa façon. Par exemple, lorsqu’il se fait comparer aux autres!

Cela peut aussi se produire lorsque la validation des parents semble fausse ou exagérée; donnant l’impression à l’enfant de ne pas vraiment la mériter. Cela instaure le doute en lui quant à savoir QUOI FAIRE pour la mériter pleinement.

Ou encore, lorsque les parents s’ennoblissent des réussites de l’enfant; donnant l’impression à ce dernier d’être aimé seulement dans ces conditions… Comme s’il ne pouvait pas être aimé autrement! Dans certains cas, cela fait parfois adhérer l’enfant à des rêves qui ne sont même pas les siens (car les siens semblent avoir moins de valeur)… Il peut aussi se conformer à des croyances dans l’espoir de mériter l’amour et la reconnaissance, peu importe qu’elles soient contraignantes ou liberticides!

Perfection quand tu nous tiens 🤯

Une quête inconsciente de perfection s’insinue alors dans le caractère de l’enfant… Sa plus grande crainte sera de ne pas mériter l’amour de ses proches ou de les décevoir! Cela l’amènera à devenir perfectionniste, exigeant envers lui-même et les autres, autoritaire, hyper ordonné, incertain de ses choix, souvent insatisfait et grincheux, et incapable de se reposer… Et s’il le fait, ça se doit d’être bien mérité!

Cette peur de faire des erreurs peut devenir un frein important dans la réalisation de ses objectifs, et même causer une certaine anxiété de performance. Les gestes et les intentions deviennent alors plus calculés et réfléchis. C’est d’ailleurs cette surcharge de calculs mentaux, propre au perfectionnisme, qui amène cette insatisfaction et ce doute de soi si caractéristique.

Le mérite 🎖

Comme la notion de mérite est très présente dans la blessure d’injustice, cela amène également l’enfant à se placer en juge; bon, mauvais, beau, laid, correct, pas correct, trop, pas assez, punition, récompense. Sa quête du mérite produira donc un système de croyance assez rigide, voir dogmatique, basé sur la punition et la récompense. Avoir raison deviendra TRÈS important, à cause de son manque d’être reconnu et entendu! Cela sert aussi à apaiser les doutes qu’il peut avoir face à ce qu’il devrait faire ou comment il devrait agir. L’argumentation devient alors une façon d’auto-valider ses croyances.

Responsabilités imposées, liberté brimée ⚖

Pour être libre, il faut devenir autonome, et cela passe par le fait de prendre ses responsabilités. Or, dans le développement normal de l’autonomie, c’est l’enfant qui choisit le rythme d’aquisition de ses responsabilités. Cela se fait au fur et à mesure qu’il reconnait ses capacités, et qu’il s’en sent capable. Il en va de même pour ce qui est du détachement émotionnel face aux parents… Et de l’émancipation vis-à-vis leur autorité. Je dis bien « normalement ».

Or, s’il a l’impression qu’il n’a pas ou peu de pouvoir (donc de faire des choix) sur le rythme de ce processus, il percevra sa situation comme lui étant imposée, et donc, comme une injustice! Par exemple, cela peut se produire quand les enfants doivent prendre un « rôle » d’adulte dans le noyau familial. Ou encore, quand l’enfant à le sentiment qu’il doit veiller lui-même à son bien-être et à ses besoins… À un moment où il a encore besoin de ses parents.

Quand le bien-être de l’enfant est en jeu, cela peut toucher à la notion du besoin de sécurité, voir de survie. Cela vient alors davantage renforcer et rigidifier le système de croyances et de valeurs de l’enfant… Ayant pour effet de développer une vision peu nuancée (noir/blanc) de la vie. Cela produit, et à se permettre un droit de regard (jugement) sur ce que font les autres. Bref, une personne qui ne se sent pas libre aura de la difficulté à permettre cela aux autres également, car ce serait injuste!

Rébellion ou conformité 😳

En certains cas, vivre des injustices de manière répétée peut amener l’enfant à se rebeller; à ne plus chercher à plaire à personne.  Il peut aussi s’opposer à tout ce qui lui paraîtra comme une contrainte ou une invitation à se soumettre et à mettre de côté son individualité. Il sera en réaction à ce qu’il jugera comme un affront à ses intérêts ou à ce qu’il fait. Et du coup, ce comportement d’opposition viendra entraver son désir inconscient d’être reconnu et aimé pour qui il est et ce qu’il fait.

En fait, cela peut prendre deux directions opposées selon le mode de réaction émotionnelle préconisé par le cerveau (combat, fuite ou impuissance).  Cela peut soit encourager la rébellion (combat ou fuite), ou encore faciliter la soumission et la conformité (impuissance).

Si l’enfant a déjà une tendance de peur de l’autorité, il tombera plus facilement dans la conformité. De plus, ceux qui se conforment s’attendent généralement à ce que les autres aussi se conforment… D’où l’attitude autoritaire et « ti-boss » qui peut se manifester. « Car si moi je subis/accepte une injustice, c’est juste normal que les autres aussi la vivent! » Cela vient alors compliquer les relations interpersonnelles à cause des attentes envers les autres de ce qui est « correct » ou non de penser, de faire, etc.

Mais peu importe la direction que prend cette blessure, il y a là une difficulté à se sentir libre d’être complètement soi-même!

Blessure injustice Petite note aux parents 👪

Si vous observez ces traits de caractère chez votre enfant, commencez par observer vos propres attitudes afin de percevoir s’il n’y aurait pas, dans votre histoire personnelle, certains besoins qui auraient pu être non-comblés au niveau de la reconnaissance et de la validation de vos choix, de vos actions, ou de vos réalisations.

Voyez ensuite comment vous pourriez développer davantage d’empathie, de douceur et d’acceptation de vous-même, afin de réduire la possible rigidité qui existe au niveau de vos croyances dans la façon d’être et de faire les choses.

Enfin, accueillez les émotions de votre enfant! Permettez-lui d’avoir les émotions qu’il a sur le moment. Cela vous aidera à déceler quels sont les BESOINS derrière son comportement. Un comportement; c’est une stratégie établie par le mental pour combler un BESOIN ou éviter un désagrément.

Donc, en comblant le BESOIN autrement, le mental peut modifier ses stratégies rendues désuètes. Cela aide le comportement à se modifier par lui-même, et permet au cerveau de réapprendre! Et cela peut se faire tout au long de notre vie… quoiqu’à force de répétition, certaines habitudes mentales peuvent être difficiles à défaire!

Le plus important!☝

Rappelez-vous que peu importe les interventions que vous ferez avec votre enfant, l’important est qu’il sente qu’IL A LE DROIT de penser, de ressentir, de choisir, ou de faire ce qui est présent en lui. Votre rôle est tout simplement de l’aider à prendre soin de lui et à devenir plus autonome et responsable. Cela PEUT vouloir dire de lui laisser le droit à l’erreur! Et oui, cela peut demander un certain lâcher-prise! 😄

Blessure injustice Mon travail de guérison… 🤗

Reconnaître ses BESOINS, et revoir ses stratégies et ses comportements peut faire son bout de chemin. Toutefois, la blessure de l’injustice en est une qui touche à l’âme… au coeur! ❤

Comment ais-je soigné les miennes!? Pour moi, la clé consiste à faire ce que notre mental/égo nous empêche de faire; RESSENTIR les émotions qui sont à l’origine de nos attitudes ou de nos comportements.

Et plus on est ouvert et capable de s’observer (l’état méditatif ou de relaxation aide énormément), moins il y a de résistance face à ressentir ces émotions, et plus profonde est la compréhension. Cela permet alors des changements de croyances ou de comportements plus durables.

En accueillant ces émotions enfouies dans mon corps pour les ressentir pleinement, je libère une compréhension que mon mental bloquait jusqu’alors.

Cela m’amène à prendre conscience de mes parts de responsabilités pour ce que j’ai créé à l’intérieur de moi. Bref, là où j’ai eu l’impression de pas avoir le choix, et où j’ai cédé mon pouvoir aux autres, me détournant ainsi de mon autonomie et de ma liberté!

Réécrire le scénario! ✍

Une autre technique que j’aime bien; c’est qu’une fois que j’ai ressenti et contacté ces émotions, je réécris le scénario!  C’est-à-dire qu’en revoyant une scène de mon passé, je change dans mon imagination le déroulement ou la fin, afin d’éprouver un sentiment plus joyeux ou apaisant… Un peu à l’image du sort « Ridiculus » dans la série d’Harry Potter. 😄 Cela vient, en quelque sorte, modifier la réaction traumatisante d’origine, ce qui aide à modifier les croyances ou les comportements qu’elle a engendrés!

Quoiqu’il en soit, faire du travail sur soi et accéder librement à ses émotions pour s’en dégager, requiert du temps et beaucoup d’empathie; choses qu’il faut apprendre à se donner!

Soyez donc bons et patients envers vous-mêmes! Et si vous avez besoin d’un peu de coaching en ce sens, ça me fera plaisir de vous accompagner! 🙏