La blessure du rejet

La blessure du rejet
Blessure du rejet.

Crédit photo : Catherine Martel

Blessure du rejet La peur d’être rejeté et le besoin d’appartenance! 👨‍👦

On le sait, l’être humain est motivé par un profond désir de connecter avec ses semblables et de partager des expériences communes! Cela nourrit son besoin d’appartenance… L’aidant à se reconnaître; sa valeur, qui il est, et ce qu’il a à offrir.Blessure rejet

En grandissant, l’enfant défini sa valeur et sa place dans le monde à travers le regard de ses parents. Dans le cas particulier de cette blessure, c’est souvent le regard du parent auquel l’enfant souhaite se modeler qui est en cause… Donc bien souvent le parent du même sexe!

La blessure du rejet touche à un besoin fondamental; être aimé pour qui nous sommes et ce que nous avons à offrir. En ce sens, elle a une grande part de responsabilité dans le plus grand défi affectif de tout être humain; s’aimer et s’accepter tel que l’on est!

Avant d’aller plus loin, il me semble important de préciser quelque chose. Les parents servent de modèles aux enfants. Toutefois, ce modelage agit pour aider l’âme à se rappeler qui elle est et ses potentiels! Donc, même si nous avons pu avoir des modèles imparfaits, il est tout de même possible de reconnecter avec ces potentiels égarés à travers l’éveil spirituel… Qui ne consiste pas d’ajouter des forces supplémentaires à qui nous sommes, mais DE SE RAPPELER qui nous sommes!

De toutes les cinq grandes blessures émotionnelles qui surviennent durant la petite enfance, le rejet est sans doute la plus persistante et la plus dommageable. Elle s’en prend directement à la valeur personnelle. Cela vient donc affecter l’estime de soi, ainsi que notre façon de connecter sainement avec les autres.

Quand l’amour vient avec des conditions 😞 Blessure du rejet

Au niveau affectif , la blessure du rejet survient quand l’enfant sent qu’il existe un clash entre QUI IL EST comme personne et le groupe (famille) auquel il souhaite appartenir. Cela peut être parce qu’il sent qu’il doit répondre à certaines conditions pour être aimé… Ou encore parce qu’il se perçoit comme très différent de ses parents. Cela lui fait vivre de la confusion sur ce qu’il devrait être pour être aimé.

L’enfant peut avoir le sentiment de susciter du désintérêt ou de l’indifférence… Pouvant être réelle ou simplement ressentie! Des regards vides et indifférents, des mots insensibles, des soupirs d’exaspération, la sensation d’être trop différent… Il suffit parfois de peu pour créer cette impression de rejet chez l’enfant; et qui peut s’intensifier avec la récurrence.

Le sentiment de rejet peut aussi venir du fait d’être aimé pour d’autres raisons que sa propre personne. Cela donne l’impression que celle-ci a peu d’importance ou peu de valeur. Aussi, cela peut créer un doute dans son esprit sur le fait d’être vraiment aimé ou aimable. Par exemple, un enfant utilisé pour causer du tort à l’autre parent lors d’une séparation.

Appartenance et bagage transgénérationnel 🎒 Blessure du rejet

Le besoin d’appartenance vient forger la valeur personnelle de l’enfant. Cela vient dicter ce que l’enfant se croit digne de recevoir ou d’expérimenter dans la vie; amour, haine, considération, rejet, plaisir, douleur, etc. L’adhésion ou non aux croyances, comportements, traditions, schémas, et tares familiales découlent en grande partie du besoin d’appartenance de l’enfant. Cela vient dire à l’enfant à quoi il devrait correspondre s’il veut être aimé.

C’est ainsi que le bagage émotionnel se transmet de génération en génération. Il arrive parfois qu’un adulte soit aux prises avec des croyances limitantes qu’ils portent en lui depuis longtemps. Or lorsque l’on va jusqu’à l’origine, on s’aperçoit que ce sont des croyances qu’il s’est imposé par soucis de solidarité familiale. Cela explique en grande partie les maladies dites « héréditaires ».

Plus ces croyances seront en contradiction avec qui il est, plus il peut en venir à SE mettre de côté, et se rejeter lui-même. Venant de soi, ce sentiment de rejet est encore plus difficile à identifier, et nécessite parfois de creuser loin dans son inconscient.

Au final, qu’il sache ou non pourquoi il se sent rejeté, ou qu’il le soit réellement ou non,  l’enfant fini par croire qu’il est sans valeur et sans intérêt! Avec le temps, ce sentiment se transforme en dévalorisation de soi, puis en vide intérieur. Ce vide risque alors de devenir une sempiternelle quête d’amour et d’appartenance, ainsi qu’une source importante d’angoisses.

Effet cummulatif et fausses perceptions 😱 Blessure du rejet

Cet effet cumulatif d’avoir le sentiment d’être sans intérêt devient alors le filtre par lequel l’enfant interprètera la grande majorité de ses expériences relationnelles… Faisant ressentir la plupart de ses interactions négatives comme du rejet — pouvant devenir un élément anxiogène. D’ailleurs, lorsqu’il craint de voir venir le rejet,  l’enfant se met facilement en mode « panique »!

Cette perception de rejet (souvent fausse ou exagérée) risque d’amener l’enfant à fréquemment se rejeter lui-même –À quitter le navire avant qu’il ne coule! C’est une attitude qui vise à le protéger sur le plan affectif. Toutefois, cela dénote également une forme de mépris de soi, et qui cache de la honte.

Ce mépris peut également survenir lorsque l’enfant vit de la culpabilité. Or, la culpabilité est davantage typique de la blessure de l’humiliation… Où l’enfant a le sentiment d’être incorrecte ou ridicule et adopte un comportement autopunitif et masochiste. Le rejet et l’humiliation peuvent parfois se ressembler. Toutefois, le rejet touche à l’être, tandis que l’humiliation touche au « faire ».

Fuite, solitude, et auto-sabotage 💣 Blessure du rejet

Cette peur d’être rejeté amène donc l’enfant à vouloir se protéger, à rêvasser et à vivre dans son imaginaire, à se faire tout petit, à se sentir seul même en présence des autres… À ériger des murs de protection qui peuvent devenir une véritable forteresse de solitude; pouvant nuire à son épanouissement personnel.

En effet, cette solitude peut amener l’enfant à vouloir garder pour lui toutes les richesses de sa personne… Ce qu’il aurait à offrir, ou de ce qu’il serait capable de créer. Telle une huître, il voudra demeurer fermé et conserver sa perle… Pensant faussement que personne n’en veut.

Il aura donc tendance à préférer se mettre en retrait plutôt que de se sentir sans intérêt… Tout en blâmant les autres de le délaisser. Il s’agit en fait d’une forme de projection et d’auto-sabotage inconsciente.

Ainsi, sans s’en rendre compte, l’enfant créé souvent lui-même les conditions favorables de son propre rejet. D’ailleurs, c’est ce que propose une théorie psychologique récente sur le rejet entre pairs. Or, sur le plan vibratoire et énergétique, cela va déjà de soi! Car ce qu’on ressent, on le vibre et on le créer dans la matière; on l’attire à nous!

Aussi, l’enfant qui se sent rejeté aura tendance à éviter les groupes.  Il aura en général très peu d’amis. Cela faisant en sorte de rendre toute acception des autres précaire à ses yeux. Cela le rendra constamment craintif de perdre ses relations… Prêt à se replier dans sa carapace à tout moment!🐌

L’adolescence; période sensible 🥚🥚🥚🦶

Pour la personnalité en construction, l’adolescence est certainement une période sensible. Sous l’emprise de poussées hormonales fulgurantes, dont la dopamine qui stimule les nouvelles expériences et les connexions sociales, la blessure du rejet peut être grandement exacerbée durant cette période! Entre autre, cela peut rendre la personne rejetée plus sensible aux moqueries. Aussi, le besoin d’appartenance se fait davantage insistant, parfois même au détriment de l’amour propre en étant prêt à beaucoup pour être acceptée.

L’anorexie, par exemple, est souvent motivée par un besoin de plaire… Mais qui exprime une forme de rejet de soi; un désir de fuite et de vouloir disparaître. On rejette la nourriture comme on rejette l’amour des autres. La boulimie quant à elle, également motivée par un besoin de plaire, exprime davantage de la honte envers son propre corps. Elle est alimenté par le mécanisme masochiste (je me prive, je me gâte, je me sens coupable, je me puni) propre à cette blessure.

Par conséquent, le désir de plaire, l’attrait pour les regroupements entre amis, les aléas des expérimentations amoureuses, et l’autonomie émotionnelle insuffisante; sont autant d’éléments qui peuvent jouer dans la plaie des blessures émotionnelles… Particulièrement celle du rejet; où la personne peut en venir à épaissir les murs de sa forteresse de solitude!

Difficulté à s’engager et perte de relations 💔

À cause de l’attitude d’auto-sabotage et la peur d’être rejeté à tout moment, l’engagement peut être difficile! De plus, la peur de ne perdre des liens affectifs fait qu’une perte de relation est vécue très difficilement. Cela conduit bien souvent à un état miséreux ou dépressif… Un état dont on peut prendre beaucoup de temps à s’en remettre.

Ainsi, la personne aura tendance à fuir et à s’isoler… Chez l’enfant, cela peut être son monde imaginaire, les jeux vidéo, etc. Pour l’adulte, cela peut être le travail, les relations successives, la drogue, l’alcool, etc.

En fait, chaque type de blessure vit difficilement cette perte. Cependant, ce n’est pas pour les mêmes raisons, et ne provoque pas les mêmes réactions.

Par exemple, dans les blessures de trahison et d’injustice, la perte provoquera davantage une réaction de combat. Dans la trahison, c’est la loyauté qui est en cause et l’agression sera utilisée pour contrôler l’autre. Dans l’injustice, c’est le sentiment de ne pas mériter ce qui se passe, où l’agression sera utilisée pour punir l’autre. À noter que le mode « panique » du rejet peut également réveiller le dragon qui dort au fond de la forteresse! 

Dans le cas des blessures d’abandon et d’humiliation, ce sera davantage une réaction d’impuissance et de vulnérabilité. Pour l’abandon, le sentiment d’être seul et sans filet provoquera de la « victimite » et de l’apitoiement. Dans l’humiliation, c’est le sentiment de ne pas en avoir fait assez pour la relation… Générant de la honte et de la culpabilité.

Discerner et reconnaître… 🤔

En bas âge, la blessure du rejet, de l’humiliation et de l’injustice peuvent se ressembler beaucoup. Le lien commun étant la peur de ne pas être aimé et l’attitude exprimant de l’insatisfaction envers soi-même; avec des mots comme « rien », « nul », « con », « stupide ».

Si cela touche au « faire » et que l’enfant semble éprouver de la frustration et chercher la perfection en utilisant des mots comme « Il faut que… », « Je dois… »… Et exprimant de l’exigence envers lui-même ou les autres — Cela se situe davantage dans l’injustice.

Si ces mots sont exprimés avec inquiétude et qu’il semble éprouver de la peur d’être puni ou d’être culpabilisé, cela se situe davantage dans l’humiliation.

Si cela touche à « l’être » et QUI il est comme personne, et qu’il semble vouloir se refermer sur lui-même, à bouder, et à fuir les situations de contact inconfortables, cela peut se situer davantage dans le rejet blessure rejet.

L’importance d’accueillir ses émotions 🎁

Dans tous les cas, l’antidote #1 est de permettre à l’enfant d’accueillir ses émotions! Accueillir ses émotions; c’est les verbaliser, les comprendre, et s’en dégager! Car ce qui créé ces blessures émotionnelles, c’est bien souvent le fait qu’elles demeurent non-exprimées ou non-apaisées en nous. Cela fini par créer un effet cumulatif des sentiments vécus… Impactant notre perception de la réalité, et par conséquent; nos croyances et nos comportements. C’est une sorte de programmation mentale!

Et comment on fait en tant que parent pour accueillir les émotions de nos enfants? En montrant l’exemple!! 👩👨 En VOUS permettant d’accueillir vos propres émotions; d’être vulnérables, imparfaits… humains! En faisant cela, votre enfant apprendra à se sentir en sécurité de faire la même chose. Ainsi, il saura qu’il ne sera pas jugé, rejeté, ou puni s’il le fait… Et qu’au contraire, il sera accueilli, réconforté, et aimé.

À cet effet, il existe différents outils, comme cette merveilleuse collection de livres pour enfants dont je suis le co-créateur 😉

Ressentir… Aller au coeur de la blessure!🎯

Avec l’âge, plus il peut y avoir des mécanismes mentaux de protection installés autour de l’émotion originale. Cela s’explique par le fait que lorsque l’on a une réaction émotionnelle intense, le mental tente de limiter les dommages. Tout d’abord, il va tenter de nous faire oublier la douleur que nous avons pu ressentir. Ensuite, il va adopter des croyances et des comportements pour éviter que cela se reproduise à nouveau.

Toutefois, cela empêche l’intégration et l’apprentissage du traumatisme vécu. Cette émotion est alors conservée sous une forme vibratoire quelque part en nous… Jusqu’à ce qu’elle puisse être ressentie, comprise et dégagée! Cette libération amène une compréhension nouvelle… Avec pour effet de rendre obsolètes les croyances et les comportements de protection mis en place jusqu’à ce jour.

Bien sûr, cette approche peut sembler contre-intuitive pour le mental… Et on ne déprogramme pas son cerveau du jour au lendemain! Cela se fait généralement en étapes successives; selon ce que la personne est prête à relâcher er comprendre au moment présent.

Cela requiert donc une bonne préparation au calme; afin de développer sa capacité de s’observer dans le moment présent… Grâce à la méditation par exemple! Cela requiert également une attitude de non-résistance, afin de laisser l’émotion monter. Moins on résiste, plus vite on dégage!

Se reconnecter à soi🤗

Quoiqu’il en soit, la clé de tout processus de guérison est de se reconnecter à soi-même! Cela permet de mieux s’accueillir, d’être davantage à l’écoute de ses besoins, de reconnaître sa valeur, ainsi que de prendre sa place! On ne peut pas changer le passé, mais on peut combler de soi à soi les choses que nous avons pu attendre en vain des autres.

Réapprendre à prendre soin de soi requiert du temps et beaucoup d’amour; choses qu’il faut apprendre à se donner! Soyez donc bons et patients envers vous-mêmes! Et si vous avez besoin de soins ou d’un peu de coaching en ce sens, ça me fera plaisir de vous accompagner! 🙏